Au cours de la vie de l'entreprise, celle-ci peut être amenée à rencontrer des difficultés de natures différentes. Il est important de pouvoir les identifier, certaines pouvant être anticipées.
Les principales natures des difficultés peuvent être :
- Financières : défaut de trésorerie, interdit bancaire, arrêt brutal d’activité ;
- Opérationnelles : perte d’un client majeur, retard de livraison de matériel, panne d’une machine, livraison non conforme d’une importation ;
- Réglementaires : apparition de contraintes, disparition d’un marché, arrêt des importations sur une certaine période ;
- Sociales : conflit avec un associé, les salariés ;
- Cas de force majeur : crise sanitaire.
Les principaux signaux qui doivent alerter le chef d’entreprise qu’il va vers des difficultés sont entre autres :
- Les retards significatifs dans la tenue de la comptabilité ;
- Les capitaux propres négatifs ;
- Les difficultés de trésorerie (une forte augmentation des dettes fournisseurs ordinaires, une forte augmentation des dettes fiscales et sociales, l’absence de suivi journalier de la trésorerie, un mauvais recouvrement des créances clients, … ) ;
- La baisse du chiffre d'affaires ;
- La baisse sensible des bénéfices ;
- L’enregistrement de pertes ;
- Une mauvaise structure financière du bilan de l’entreprise (l'actif disponible ne permet pas de faire face au passif exigible, …) ;
- Des retards dans le règlement des salaires ;
- La perte de clients importants ;
- Une menace de résiliation d’un contrat pour impayé ou d’assignation en paiement par un fournisseur ;
- Un rejet de financement ;
- Des engagements disproportionnés par rapport à la rentabilité de l'entreprise ;
- La survenance d’un cas de force majeur, tel qu’une crise sanitaire (exemple de la Covid-19).
En amont, l'entreprise doit disposer d’un guide et d’un dispositif de prévention et de gestion des difficultés, des crises et des conflits. Ce guide doit être intégré dans les processus de gestion de l’entreprise. Il doit aussi faire l’objet de mise à jour périodique en fonction des contingences. L’entreprise doit aussi disposer de systèmes d’information en temps réel, d’alerte, de veille concurrentielle fiable et d’aide à la décision.
Les Très Petites Entreprises (TPE) et les PME peuvent en disposer par leurs propres moyens ou par le biais de l’externalisation (par exemple, recours à des services de cabinets conseils, comptables, agences d’encadrement, structures d’accompagnement, etc.).
Un plan de gestion de crise est un document interne qui décrit le processus qu’une entreprise suit lorsqu’elle doit faire face à une situation d’urgence perturbatrice ou inattendue. Le plan de gestion de crise doit être établi avant que les crises ne surgissent, afin que l’entreprise soit prête à l’utiliser pour faire face et remédier à toute survenance d’événement inattendu.
Un plan de gestion de crise :
- Permet de gérer tout événement imprévu et éviter que des dommages à long terme ne se produisent ;
- Aide à maintenir une bonne réputation auprès des clients, concurrents et leaders du secteur pendant et après une crise ;
- Améliore la sécurité, la santé et le bien-être de tous ceux qui travaillent pour l’entreprise et ceux qui collaborent avec elle ;
- Apporte la tranquillité d’esprit face à toute situation qui se présentera ;
- Augmente la productivité pendant et après une crise.
L’élaboration d’un plan de gestion de crise suit les étapes suivantes :
- Identifier les types de crises possibles (crise financière, crise des ressources humaines, crise organisationnelle, crise technologique, crise naturelle, crise épidémiologique) ;
- Déterminer l’impact de chaque type de crise sur l’entreprise ;
- Réfléchir aux mesures à prendre pour résoudre chaque type de crise ;
- Décider des actions à prendre dans chaque scénario ;
- Élaborer des plans de résolution pour chaque type de crise ;
- Former tous ceux qui doivent intervenir dans ces plans ;
- Réexaminer et mettre à jour vos plans régulièrement.
- La procédure amiable de prévention : La conciliation
La conciliation est une procédure préventive, consensuelle et confidentielle, destinée à éviter la cessation des paiements de l’entreprise débitrice afin d’effectuer, en tout ou partie, sa restructuration financière ou opérationnelle pour la sauvegarder. Cette restructuration s’effectue par le biais de négociations privées et de la conclusion d’un accord de conciliation négocié entre le débiteur et ses créanciers ou, au moins ses principaux créanciers, grâce à l’appui d’un tiers neutre, impartial et indépendant dit conciliateur.
- La restructuration opérationnelle, organisationnelle et financière de l’entreprise
Les entreprises qui subissent de graves difficultés peuvent engager des mesures opérationnelles, organisationnelles ou financières. Les mesures opérationnelles et organisationnelles se traduisent par la réorganisation de l’entreprise, la réduction des coûts, les désinvestissements ou encore par des licenciements. Les mesures financières se composent principalement de la renégociation de la dette, de l’augmentation de capital et de la modification de la politique de dividendes.